« L’empathie consiste à reconnaître les autres en soi. » – Mohsin Hamid
Cette année, le thème de la Semaine de l’action bénévole (du 24 au 30 avril) est L’empathie en action. Chez Bénévoles Canada, nous sommes d’avis qu’il faut constamment faire preuve d’empathie pour le bien commun – et pour notre propre bien. L’empathie n’est pas une destination sur une carte. C’est un cheminement qui exige des liens humains, de la réflexion et du cœur.
D’un point de vue historique, nous sommes plus aptes à nous distancier des grands problèmes de ce monde, mais il n’en est plus réellement ainsi car nos vies sont étroitement reliées depuis les deux dernières années, peut-être même plus. On ne peut plus fermer les yeux sur les problèmes associés à la pandémie, à l’environnement, au racisme et à la guerre en Ukraine. Ces crises ne sont plus lointaines. Elles ont de plus en plus de répercussions sur notre pays, sur nos collectivités et sur nos foyers.
Selon un récent sondage Angus Reid réalisé à l’occasion du deuxième anniversaire de la pandémie, l’empathie des Canadiens est mise à rude épreuve. Une grande majorité (82 %) des répondants croient que la pandémie a éloigné les gens au lieu de les rapprocher (18 %). Environ la même proportion (79 %) soutient qu’elle a fait ressortir ce qu’il y a de pire chez les gens et non ce qu’il y a de mieux (21 %). Enfin, près de deux tiers (61 %) des répondants sont d’avis que le niveau de compassion des Canadiens a diminué.
Pendant que les entreprises et les organismes tentent de faire plus de bien dans le monde en mettant en œuvre des programmes de responsabilité sociale, leurs dirigeants doivent s’efforcer d’encourager l’empathie en action.
Chez Bénévoles Canada, nous sommes ravis de pouvoir aider les particuliers, les organismes, les entreprises et les collectivités à se renseigner sur les façons de mettre en branle des actions communautaires articulées autour de l’empathie. Plutôt que de formuler des réponses précises sur la manière de mettre l’empathie in action, nous vous proposons de répondre à trois questions qui lanceront un dialogue au sein de votre organisation et de vos équipes concernant l’atteinte de cet objectif.
Comment appuyez-vous l’établissement de liens?
L’établissement de liens avec les problèmes et les enjeux qui comptent au sein de votre collectivité ne se fait pas du jour au lendemain. Plusieurs organismes de premier plan élaborent des stratégies de responsabilité sociale des entreprises qui appuient les initiatives de don et de bénévolat dirigées par les employés. Un soutien accru est offert aux initiatives qui durent plus d’une journée. Les activités à plus long terme et celles qui sont dirigées par les employés créent des liens plus solides entre votre organisme et les collectivités qu’il dessert. Comme nous le savons déjà, établir des liens prend du temps. Lorsque je repense aux façons dont j’ai créé des rapports durables au fil des ans, je constate qu’il m’a fallu beaucoup plus qu’une journée pour y parvenir. Ces liens deviennent encore plus sincères lorsque nous comprenons le point de vue des autres. Certaines entreprises mettent l’accent sur la sensibilisation des employés aux enjeux sociétaux et influencent ainsi les actions de ces derniers et sur les initiatives de responsabilité sociale des entreprises. Je vous encourage donc à réfléchir à diverses stratégies concrètes qui vous permettraient d’établir des liens plus profonds et soutenus.
Comment vos employés et vos stratégies de bénévolat appuient-ils la vulnérabilité et favorisent-ils un engagement sincère?
L’empathie est bien plus que de la gentillesse : il faut du cœur et être capable de voir l’autre personne pour qui elle est, sans la juger. Les crises des deux dernières années ont amplifié les problèmes sociaux et déconnecté plusieurs d’entre nous de ceux-ci. Nous avons concentré nos efforts sur notre sécurité personnelle et les occasions de bénévolat en personne étaient été limitées. Les entreprises dont le taux de participation aux activités d’engagement communautaire est demeuré élevé sont celles qui ont réussi à étendre leur définition du bénévolat. Faire du bénévolat un sein d’un organisme communautaire n’est pas la seule action issue de l’empathie. Aider un voisin, faire don de vêtements ou de nourriture, et recueillir des fonds pour soutenir une nouvelle famille de réfugiés constituent des exemples d’actions sincères que les entreprises doivent appuyer et célébrer. À mesure qu’évolue la pandémie, de nouvelles mesure pourraient voir le jour en ce qui a trait aux différentes façons d’apprécier la portée et l’ampleur des défis et des enjeux communautaires auxquels votre entreprise pourrait contribuer.
Enfin, l’empathie exige une bonne dose de curiosité. Comment vos pratiques d’engagement communautaire pourraient-elles contribuer à cultiver la curiosité?
De plus en plus, nous devons non seulement encourager nos employés à trouver les bonnes réponses, mais également à poser les bonnes questions. Prendre un moment pour réfléchir après une expérience de bénévolat communautaire, rester ouvert à différentes possibilités et tirer des leçons de la collectivité en tant qu’experts ne sont que quelques-unes des stratégies à adopter afin d’appuyer une telle démarche.
Un tiers des Canadiens font du bénévolat grâce au soutien de leur employeur. En appuyant les stratégies sincères d’engagement communautaire de leurs employés, les entreprises peuvent accroître le nombre de citoyens du monde éclairés, engagés et empathiques au Canada. Voilà exactement le genre de personnes qui peuvent aider notre pays, nos collectivités et même nos entreprises à reconstruire en mieux!
En cette Semaine de l’action bénévole, je vous encourage à élaborer non seulement de nouvelles activités de bénévolat, mais également des pratiques organisationnelles plus concrètes qui aideront vos employés à ressentir plus d’empathie et à mettre celle-ci en action.